Etape 3 - Arequipa - Le monastère de Santa Catalina
Lundi 2 mai. Retour à l'Inka Roots où j'ai rendez-vous avec Maria qui va se charger de me réserver mon trek de deux jours vers le cañon de Colca et mon transfert vers Puno. Organisation aux petits oignons. Ok, je peux maintenant poursuivre ma visite d'Arequipa.
Cette fois-ci, pas besoin d'aller bien loin. Il me suffit de remonter le trottoir et l'avenida Santa Catalina***. Le coeur historique de l'ancienne cité coloniale. C'est ici que se niche l'un des plus beaux trésors architecturaux d'Amérique du Sud : le monasterio de Santa Catalina***. Incontournable. Il s'agit d'un couvent dominicain, véritable ville dans la ville avec ses ruelles, ses maisons rouges, ses placettes et ses nombreux cloîtres. Fondé en 1579, il abrita quatre siècles durant quelque 170 nonnes servies par près de 300 esclaves africaines. Vivant à l'abri des regards, les religieuses, cadettes des grandes familles espagnoles, versaient alors une dot conséquente au moment de prononcer leurs voeux. Aujourd'hui, seules une quinzaines de nonnes, âgées de 18 à 90 ans, vivent encore ici.
La visite commence à l'envers, par l'ancien dortoir transformé depuis en pinacothèque. Nombreuses toiles du XVIe au XVIIIe siècle de l'école Cuzco.

Retour dans le bon sens. C'est le moment de traverser le mystérieux patio du silence.

Au fond se niche le charmant cloître des Novices** orné de fresques. Une cellule de nonnes y est fidèlement reconstituée.

Un passage discret, à droite du patio, mène directement à l'incroyable cloître des Orangers***. Un chef-d'oeuvre entièrement peint d'un bleu cobalt, profond, intense, marin, d'une pureté insensée. Sans doute le plus étonnant que j'ai pu voir à travers tous mes voyages. Autour de lui s'articulent de multiples cellules de nonnes abritant chacune une cuisine à ciel ouvert, un cabinet d'aisance et un salon. Les servantes logeaient au-dessus, dans des conditions très difficiles. Une salle est réservée aux veillées funèbres, ornée de portraits de religieuses. Aux murs, des fresques rappellent les différentes phases de l'âme en état de pêché jusqu'à l'état de grâce final...
Passée la salle des hosties, on accède directement à un vaste quartier d'habitation***. Voici donc cette ville dans la ville. Calle Cordoba, calle Toledo, calle Sevilla, calle Burgos, calle Granada... C'est ici tout un pan de la géographie espagnole qui se tient dans quelques milliers de mètres carrés. Maisons basses en adobe, peintes en ocre-rouge, se succèdent à l'infini. Un véritable labyrinthe se dessine.
A l'extrémité nord du monastère, voici un lavoir à ciel ouvert équipé de grandes demi-jarres pour laver et évacuer les eaux sales. Etonnant.

A gauche, en revenant vers la zone des cloîtres, impossible de passer à côté des cuisines communes, assombries par des siècles de fumées.
Plaza Zocodober, impossible de ne pas admirer la superbe fontaine dressée au milieu de la place ensoleillée. C'est ici que les nonnes prenaient leur bain... sept fois dans l'année !
Au-dessus, de petits escaliers montent jusqu'à une terrasse qui offre une vue panoramique sur toute cette petite vie monastique, le tout surplombé par les deux volcans qui gardent la cuvette d'Arequipa. Magique.

La visite s'achève par le cloître majeur***, le plus important de tous avec ses piliers ocre-rouge, orné de fresques contant la vie du Christ et de la Vierge. Sublime.
Après tant de belles choses, retour en arrière vers l'Inka Roots. Au passage, petit coup d'oeil sur la façade du centre culturel San Agustin.
La nuit tombe vite ici. Passés 18 heures, il fait déjà presque entièrement noir. C'est le bon moment pour retourner vers la Plaza de Armas pour admirer ses lumières. Je mange un bout et je file dare-dare me coucher. Demain, mon guide pour le Cañon de Colca vient me chercher à 3 heures du matin. Dur.



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